Les terrains synthétiques menacent-ils notre santé ?

20/06/2018

Question de Mme la Conseillère Gisèle PLACE - ARNOULD sur la problématique des terrains synthétiques avec les conséquences sur la santé et entre autre le risque de cancer.

N'y aurait-il pas lieu pour la Ville de Soignies d'étudier ce problème et de voir par rapports à des terrains plus anciens s'il n'y a pas un risque éventuel pour nos joueurs ou futurs joueurs. D'après les renseignements que Madame PLACE a pris et à confirmer cela concernerait le stade communal et peut-être le terrain de football de Naast qui sont des terrains plus anciens au niveau des revêtements mais cela doit encore être confirmé. Ces terrains ont été financés par nos fonds propres et n'y-a-t-il pas un risque au niveau de la responsabilité de la Ville de Soignies ?

Réponse de la commune:

La question du risque d'exposition humaine résultant de l'utilisation de billes de caoutchouc pour lester les terrains synthétiques de l'entité a été posée lors du dernier Conseil communal.

Selon la Fédération française des Acteurs des Equipements de Sports et de Loisirs - LA FEDAIRSPORT - et l'Agence européenne des produits chimiques - l'ECHA, aucune raison objective n'est mise en évidence pour interdire l'utilisation de terrains synthétiques lestés avec des billes en caoutchouc.

Sur base de plus de 90 études scientifiques, ces billes ne présentent aucun risque pour la santé des joueurs et il serait donc inutile de déconseiller de faire du sport sur un gazon synthétique contenant des granulés de caoutchouc recyclés.

Toutefois, sur base du principe de précaution, l'ECHA formule plusieurs recommandations destinées à écarter toute préoccupation qui pourrait néanmoins subsister.

L'origine des billes est connue et composée à partir de pneus fabriqués au sein de l'Union européenne qui respecte une règlementation européenne appelée REACH qui encadre l'utilisation de substances chimiques au sein des produits manufacturés.

L'ECHA a étudié les risques pour les enfants et les professionnels tout secteur confondu des substances contenues dans ces billes telles que des hydrocarbures aromatiques polycliques (HAP), des métaux, les phtalates, des composés organiques volatiles (COV) et semi-volatiles (COSV).

Leur conclusion est que l'exposition est tout au plus très peu préoccupante.

En effet, les concentrations en HAP sont inférieures à la réglementation européenne REACH.

Le risque pour les joueurs est négligeable et les concentrations des différentes composantes chimiques analysées inférieures à celles autorisées dans la législation sur les jouets.

Aucun risque n'a été identifié concernant les concentrations de phtalates et de benzothiazole. Elles ont été mesurées à des niveaux inférieurs à celles susceptibles de provoquer des problèmes de santé.

Cependant, il a été signalé que les COV émis par les particules de caoutchouc dans les salles de sports peuvent provoquer une irritation des voies respiratoires, des yeux et de la peau.

Des incertitudes subsistent quant à la représentativité du nombre d'échantillons analysés (100 terrains dans le monde et 50 échantillons / analyse), des lacunes peuvent résider dans la parfaite connaissance de la composition des pneus ainsi que leur provenance exacte, mais aussi sur la résultante des effets combinés des différentes substances présentes dans les granulés de caoutchouc.

C'est pourquoi l'ACHA a formulé différentes recommandations :

  1. Adaptation de la réglementation européenne pour garantir que les granulés ne contiennent qu'un taux très faible d'HAP;
  2. Monitoring des infrastructures existantes en HAP;
  3. Transmission dans le chef des fournisseurs des informations relatives à la sécurité aux utilisateurs;
  4. Ventilation des infrastructures intérieures;
  5. Respect des mesures d'hygiène élémentaires par les utilisateurs (lavage des mains, nettoyage des plaies, enlèvement des vêtements de sports).

Concrètement, une confirmation écrite sera demandée auprès de la firme LESUCO du respect des normes européennes pour les granulés fournis en entretien ordinaire et extraordinaire, les billes d'origine étaient quant à elles conformes. Il n'y a donc aucune raison objective de croire que celles utilisées lors des entretiens ne le sont pas vu, qu'elles proviennent de la même firme.

Des rappels d'hygiène élémentaires seront faits aux différents clubs par courrier en leur laissant le soin d'informer leurs utilisateurs.

La Ville de Soignies ne dispose pas d'infrastructures indoor en conséquence le monitoring et la ventilation tels recommandés sont sans objet.

Enfin, la FIFA a également confirmé sa position selon laquelle il n'existait pas d'élément permettant de démontrer que le jeu sur gazon synthétique avec des billes de caoutchouc pouvait être dangereux pour la santé.

Toutefois, des alternatives de lestage existent en billes de Liège par un lestage Naturafill. Une estimation a été demandée pour les terrains de Neufvilles, Soignies et Naast. Ces deux derniers étant plus anciens, un remplacement complet par tapis serait à prévoir soit une estimation HTVA par terrain de 300.000 euros, seul celui de Neufvilles pourrait faire l'objet d'un remplacement avec un risque de détérioration significatif. Le coût estimé est de 76.300 euros HTVA.